Mieux communiquer avec les parents pendant une réanimation infructueuse : des gestes concrets qui font une différence
On nous dit souvent qu’il faut être empathique, compatissant, humain ? Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie quand un bébé se détériore de manière rapide et que l’on doit communiquer avec les parents, pendant et après le décès ? Comment pouvons-nous tous nous améliorer ?
Les simulations sont fréquentes pour apprendre cela en médecine, mais une réanimation qui simule ce qui se passe en clinique ne se fait généralement pas. En effet, c’est rare que 1) que le mannequin « meurt », 2) que l’on fasse des simulations où l’on réanime devant des parents (acteurs) et que par la suite on parle aux parents après un décès lors d’une réanimation infructueuse.
Une étude pour identifier les meilleures pratiques
L’objectif de notre étude était de déterminer des actions simples et reproductibles qui permettent à tous les cliniciens de mieux accompagner les parents dans ces moments difficiles.
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recruté 31 cliniciens de différentes professions (résidents, néonatologistes, fellows, équipe de transport, etc.) qui, dans leur travail, participent régulièrement à des réanimations néonatales. Ils ont été placés dans une simulation où un bébé (mannequin) naissait sans signe de vie et ne s’améliorait pas malgré une réanimation efficace. Dans la salle, des acteurs jouaient le rôle des parents.
Ces interactions ont été filmées, puis évaluées par 21 observateurs (incluant des parents ayant vécu un deuil périnatal et les acteurs jouant les parents). Au total, nous avons recueilli 651 évaluations pour identifier les comportements qui font une réelle différence.
Ce que nous avons découvert
Les parents évaluateurs et les cliniciens étaient d’accord sur ce qui constituait une bonne communication dans 81 % des cas. Nous avons également pu identifier ce que les meilleurs communicateurs faisaient différemment. Une checklist existe dans l’article, celui-ci peut être utilisé en clinique.
Avant la réanimation
Pendant la réanimation
Après la réanimation / le décès
Les cliniciens qui appliquaient toutes ces stratégies obtenaient des évaluations de plus de 9/10.
Des gestes simples, mais importants
Ces comportements sont accessibles à tous et peuvent changer profondément l’expérience des familles.
D’autres gestes relèvent de chaque clinicien. Dans l’article, vous trouverez une checklist détaillée pour vous guider. Personnellement, j’utilise maintenant cette liste dans toutes ces situations afin de ne rien oublier.
Conclusion
Tout clinicien peut apprendre à mieux communiquer avec les familles dans ces moments difficiles. Ce n’est pas une question de talent inné, mais d’acquisition de gestes simples. Nous avons tous le pouvoir de leur offrir un soutien qui fait une réelle différence.
Lisez l’article complet ici :
https://publications.aap.org/pediatrics/article/145/2/e20191925/81675/Techniques-to-Communicate-Better-With-Parents