Emma et Flavie par Katherine

Avoir un bébé prématuré c’est difficile pour les émotions alors en temps de pandémie je ne peux même pas imaginer. Disons que nous rêvions que ça se passent autrement!

Voici comment j’ai vécu la chose:

Emma 30 semaine
félicitations
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Il y a des saignements alors direction hôpital et rendue là on essaie d’arrêter le travail. Deux, trois jours plus tard je suis transférée à Saint-Justine. Quelques jours passent et je dois la mettre au monde. Avant l’accouchement ont me dit qu’elle a 12 % de chances d’avoir des problèmes à l’école. Mon cœur est en miette, la vie peut parfois être déjà assez difficile et là ce 12%…

L’infirmière la pose sur moi, wow je suis remplie d’émotion c’est indescriptible, elle est chaude.

Elle est mise dans l’incubateur et plus tard mon conjoint revient avec les yeux brillants avec une photo. Moi je ne la trouve pas belle et mon cœur se brise. Qui dans la vie ne trouve pas son bébé beau, je me sens vraiment comme la pire des mères. Six heures de culpabilité passent et nous partons pour la voir. L’infirmière me la tend POUF je tombe en amour et je trouve que c’est la plus belle chose du monde entier. Elle est transféré à Pierre-Boucher c’est plus proche de notre maison. Nous sommes au près d’elle tous les jours. Tout y passe, les bips bips, tirage de lait, le gavage, l’ativan(ca me rend triste), les soins, les machines qui sonnent la 7ième journée (celle où nous devions sortir). Il faut qu’elle prenne du poids j’ai hâte de sortir même si je vais m’ennuyer des infirmières. Un mois et demi passe et nous sortons.

Flavie 26 semaine

Je me réveille dans le sang. (J’aurai 13 transfusions) C’est ma grande de 4 ans qui s’occupe de moi. Je pars en ambulance et je fais des blagues. Je ne crois pas que je réalise. À l’hôpital je l’ai trouve stressé mais l’infirmière qui a les yeux d’un ange et qui s’appelle Elyse comme ma sœur me dit qu’ils sont efficaces. Mon conjoint ne peut pas rester pour la césarienne d’urgence. Quand je me réveille Flavie m’est présenté mais je ne sais pas quoi dire. Alors je lui dis que sa grande sœur va être contente. Pas le choix de l’appeler Flavie pour la vie. Je suis à Pierre-Boucher donc Saint-Justine est là pour l’amener. Moi je n’ai pas d’émotion et je suis aux soins intensifs. Mon conjoint s’occupe de tout. Je reste 4 jours à l’hôpital mais je n’ai pas envie de sortir car je sais un peu ce qui m’attend. Je rentre chez moi 2 jours et ensuite, il faut que j’aille à l’hôpital.

Quand j’arrive c’est le Dre Janvier qui m’accueil en me disant Emma…!

Elle se souvient d’Emma wow ça fait ma journée. Par la suite je n’aurai jamais envie de faire les soins et je viendrai au 2-3 jours pour la voir. Mon conjoint viendra au 2-3 semaines. Je n’aurai pas  tant de visite que ça. Tout le monde a peur de s’attacher et que finalement elle meurt. Mais moi je suis obligé d’être là. Tout y passe, enlève le bi pap, met le bi pap, enlève le bi pap…etc Même chose pour le gavage…Et les machines qui sonnent on n’en parle même pas…Transfusion, test à n’en plus finir, ponction lombaire à cause d’une bactérie à laquelle je n’ai pas assisté. Pauvre chouette elle est seule pour ce test, je me sens vraiment mauvaise. À la maison pour m’endormir il faut que je tienne Emma dans mes bras, j’ai eu peur de ne plus être là pour elle. Parfois les infirmières m’appel pour savoir si je vais venir. Maintenant je sais qu’elle faisait ça pour mon bien pour que je crée un lien d’attachement. Je tire mon lait mais ma voisine de chambre le tire même la nuit. Je me sens poche, je suis une mauvaise mère. Le moment vient ou je me loue une chambre. Pour le lait c’est un vrai casse-tête, sein, biberon, gavage, mon lait, pas mon lait…Je commence à être un peu plus là, je trouve ça bien je me fais une petite vie. Flavie n’est pas bien dans mes bras et il y a un moment où je viens vraiment sur les nerfs alors je la tends à l’infirmière. Qui une fois que je suis calme veut que je la reprenne.

Flavie sort de l’hôpital après 4 mois.

Nous faisons des sourires forcés car nous ne nous sentons pas prêt. Nous sommes en mode survie. À la maison ça ne sera pas facile jusqu’à s’est 2ans et demi. Vers l’âge de trois ans c’est l’amour de ma vie. Elle a maintenant 5ans et c’est mon gros bébé d’amour que j’aime plus que tout.

Ne vous tapé pas sur la tête vous faites ce que vous pouvez avec qui vous êtes et avec votre situation. Chacun vit cette situation à sa façon. Les infirmières et les médecins sont des anges, tout ce qu’elles font c’est pour votre bien et celle du bébé.

En temps de covid wow, chapeau vous êtes de vraies guerrières. Je pense souvent à vous. N’oubliez pas qu’il y a une psychologue pour vous en néonat. Pensez à vous, mangez du chocolat, faites des siestes c’est le temps, commandez-vous un chandail sur Internet, lisez, tricotez s’il y a un beau moment dans votre journée savourez le.

Avec bienveillance,

Katherine

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